La séance de Gilda prévue le vendredi 25 avril à 18h30 aux Abattoirs est annulée.
Nous vous remercions de votre compréhension.
Galaxie Burton
Prendre un.e cinéaste incontournable, choisir trois films dans sa filmographie, et tracer d’hypothétiques, voire d’improbables, lignes traversantes entre ces films et d’autres. C’est le terrain de jeu que la Cinémathèque de Toulouse occupera pendant cette saison au Pathé Wilson. Et après Stanley Kubrick, Alfred Hitchcock et Agnès Varda, on poursuit avec Tim Burton, le prince du conte gothique moderne, le réanimateur de l’animation, le visiteur du vintage, mage de l’imaginaire, convoyeur de freaks… Bref, le montreur de monstres, notre Burton-ton des timorés dont on aime écouter les histoires au coin du feu ; sa flamme étirant les marges d’un rideau cramoisi qui nous enveloppe comme un chaud manteau quand il s’ouvre sur le spectacle. Son style expressionniste impressionne et son humour noir carbonise. Tim a ôté à Richard son nom, a fait sien son Burton, plus riche d’art populaire. Un univers atemporel où les monstres de la Universal paradent dans les couleurs acidulées d’un Disney lavé au DC Comics. Une foire, comme de celles qui accueillirent le cinéma à ses débuts, où l’on vient chercher de l’humanisme dans l’insolite. Le cinéma de Tim Burton est un cinéma de référence aujourd’hui. Et il est le fruit de références à un cinéma passé, celui des années 1930, celui des années 1950-1960, les séries B d’épouvante et de science-fiction, un cinéma très premier degré qui fait d’abord et avant tout appel à l’imagination. Le cinéma de Tim Burton est celui d’un cinéphile qui rend hommage aux films de son enfance tout en les réinventant. Un cinéma, depuis, qui essaime. Un cinéma créatif qui rappelle que ce que l’on trouve communément laid est en réalité beauté. Que l’art jamais ne sera dans le joli. Et que si ses ailes de géante l’empêchent de marcher quand elle est clouée au plancher financier, la culture est autre chose que ce vilain petit canard que certains ne savent que stigmatiser. Cherchez les signes. Bienvenue dans la Galaxie Burton.
Franck Lubet, responsable de la programmation de la Cinémathèque de Toulouse