La séance de Gilda prévue le vendredi 25 avril à 18h30 aux Abattoirs est annulée.
Nous vous remercions de votre compréhension.
Road movie
Prendre la route. Fuir. Ou s’évader. Pourchassé·es ou pour oublier. Choisir l’errance, quand il n’y a plus le choix, que ça sent le rance. Et foncer vers la liberté. Quitte à finir dans le décor. Tout quitter. Et encore, appuyer sur le champignon et rouler, rouler, ne pas amasser mousse. Nonchalant ou, oui, chien speedé. Mais il faut du mouvement.
Le road movie est un genre purement cinématographique. Peut-être le plus cinématographique. Parce qu’il est un genre du mouvement. En mouvement. Comme le cinéma est mouvement. Il est aussi et avant tout un genre purement nord-américain. La suite mécanisée du western. La continuation américanisée du roman picaresque à l’ère de l’automobile. La fameuse bagnole dont le nouveau monde a fait le symbole de liberté individuelle.
Et le road movie est né avec les années 1960, à l’orée de la voiture triomphante, embarqué par Bonnie et Clyde pour une balade sauvage plus étrange que le paradis. Et il s’éteindra peut-être avec l’électricité ; parce qu’il faut bien une fin à tout, aux cavales comme aux cabales. T’es là, t’es plus là…
Nous, on est sur la route. On est parti avec la liberté. Sur des chemins que les cartes ne connaissent pas. Des chemins qui ne veulent pas reconnaître la loi des cartes. On est parti en mode furtif. Fugitif. Venez. Vous verrez, l’air y est vif. Il y a du mouvement. Et ça fait du bien. Au risque de se prendre un mur, mais ça ne fait rien. Il y aura du mouvement. En route.
Franck Lubet, responsable de la programmation de la Cinémathèque de Toulouse