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Fermeture de Noël
Reprise des projections mardi 7 janvier 2025.
Bonnes fêtes de fin d’année !

Programme Traverse – Found Footage, Le cinéma sans caméra

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Histoires de cinéma 5



Dubus
Alexei Dmitriev. 2005. Russie. 4 min. N&b. DCP.

Projection
Dania Reymond. 2009. Belg. 9 min. Coul. DCP.

The Movie Vanishes
France Dubois. 2009. Fr. 4 min. N&b. DCP.

La mesa
Adrian Garcia Gomez. 2018. Mex. 10 min. N&b. DCP.

Western Wind
Johanna Vaude. 2015. Fr. 7 min. Coul. DCP.

Kino Crevena Zvijezda / The Red Star Cinema
Silvestar Kolbas. 2015. Croatie. 11 min. Coul. / N&b. DCP.

Ecstasy
Di Hu. 2015. Chine. 12 min. Coul. DCP.

Le Second Principe de la thermodynamique appliqué à l’Éternel Retour
Charles Ritter. 2014. Fr. 7 min. Coul. DCP.

Oscilloscope 1 – Physique de l’Évangile
Dania Reymond. 2010. Belg. 8 min. Coul. DCP.

Le footage est affaire sérieuse parce qu’il est le cinéma qui s’arc-boute au cinéma, métafilm hors des questions de genre. Il est affaire amoureuse parce que le film s’y enlace au film. Certains y voient manière écologiste puisque recyclage, mais à l’ère de la dématérialisation ceci dirige davantage vers la question du droit d’auteur et du partage, du copyleft.
Très spécifiquement, avec lui, s’impose la reconnaissance du montage comme geste fondamental ; ainsi le cinéma gagne sa spécificité d’écriture, il y gagne la reconnaissance d’art. Le footage est acte artistique.
Il écrit sur lui-même, il écrit avec lui-même. Il est matériau et travail sur le matériau ; les montagistes soviétiques l’ont déjà compris. Koulechov appelle à saisir dans le montage ce trait distinctif avec lequel l’art cinématographique se démarque et comme médium et comme art puisque s’y fonde sa capacité artistique. Il se lance dans la recherche des possibilités du médium en tant que médium et dans celle des limites à dépasser pour atteindre la puissance artistique. Il s’avère expérimentateur pour repousser les limites de ce qui est pensé filmiquement possible.
Par-là, il est cinéma expérimental et s’approche de la partition musicale. Métrique, rythmique, tonal, harmonique, polyphonique, il tient compte de la longueur des plans, des composants du plan, parfois de la tonalité narrative ou thématique. Il provoque ainsi des collisions des sens par contraste, opposition, parallélisme souvent en montage court voire ultracourt et se fait « montage en relief »par la réitération de plans.
Le footage est pensant et joueur, attaque et louange, révision et détournement, appropriation jusqu’à l’épuisement en variations et anamnèse jamais épuisée. Il provoque fascination, interrogation, plaisir.
Depuis son aube, Traverse y adhère. Lui reconnaissant cette force, ses programmations année après année ont reconnu les cinéastes pionniers, suivi l’épanouissement des émules, découvert les nouveaux, tant aimé les Histoire(s) de Godard qu’elle les a projetées, ici même. Et répondu en élan à toute demande le concernant, reprenant pour titre « Footage, mon amour ».
Et parce que Les Rencontres Traverse sont internationales, la séance l’est aussi : Belgique, Chine, Croatie, France, Mexique et Russie.
Entraînés par la musique sérielle des images, les films reviennent à leur point focal, le système film, et y déclinent ses capacités y compris de pensée ; sans négliger le son – trop souvent oublié – lui aussi motif-footage. Ainsi, en début de séance, le son entraîne avec ce film métrique qui puise dans Hollywood reconnaissant le jazz, il s’impose en coda, avec ce si particulier – et si aimable – film qui invite Pasolini et son mysticisme déroutant en images sonores et d’oscilloscope. S’y inscrivent tous les pôles du dispositif cinéma – voir en grand et en groupe –, des spectateurs au lieu, avec des fragments de pellicule retrouvés dans les décombres d’un cinéma en Croatie. S’y creuse la temporalité narrative condensée en quatre minutes, sans écraser le projet hitchcockien. La figure féminine de Scarlett Johansson y devient note de composition, corps agissant. S’y saisit le fonctionnement du système de conviction de la propagande de Mao. S’y superpose en dessin sur les plans de western ou autres films mexicains le désir queer. Et ce film au titre, à lui seul, palimpseste, un des indispensables de Traverse qui triture le film, la narration, le matériau en rythme communicatif.
Glisser à nouveau le cliché sur la « saveur » de sapere – qui donna aussi « savoir » – ce qui sied absolument au footage – métonymique de l’expérimental.
Simone Dompeyre

Séance présentée par Simone Dompeyre

Plus d’informations sur les films

Dans le cadre de la section Found Footage, Le cinéma sans caméra

lundi 15 novembre 2021, 19h00       Infos pratiques - Vente en ligne
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